sabÿn
Les Marées - sa.ï.gä.n
gros sel et oxydation, acier, cuivre, polaroid, fils de chanvre, cire, paraffine, sur cartons bois imprégnés d'huile d'olive et de cendres - 2015
Sa.ï.gän
Sa.ï. gän, sagaie, lampe, lamproies, coulures de suie,
le regard enfossoyé, nage de ceux rivés aux sables,
lamproies de cire, méduses, lucioles, étoiles pas
nées, pas nommées, pas décidées
Ils décident
Ils décident l’histoire, - sa.ï.gän, sagaie, la barque
ils s’élancent … filent au flux éclair des songes,
un mirage dans le crâne frontu des
cîmes, toi ou pas toi ?
Moi
Le Ressac (déluge)
la mer vient enfin, lisse, grise bordée d’écumes & de mousses
les embruns floconnent, duveteux nid de sel & d’iode corrosive
La mer noie le petit peuple
humecte les os, frange cils - ce sont les larmes
puis l’éveil
Ils nagent enfin, assoupis, humectés riants dans les profondeurs d’huile,
là où de fragiles méduses déploient le plasma des corps éclos
au lait de lunes
Ils deviennent ces mondes océaniques,
Ils sont libres enfin, libres de toute attente, dans l’oubli définitif
extraits de mon recueil de poésie Le Ressac / sa.ï.gä.n (2014)
Les travaux sur carton-bois, en dépit de la présence ostensible d’une ampoule maculée comme des plaques d’acier oxydées, semblent plus abstraits : blancheur désastreuse d’étoile chue, topos incertain que corrodent la rouille, le sel, l’huile, la cire, la gaze… Quelques crépitements graphiques (mèches imprégnées de cire ou paraffine, vagues de clous oxydés,) fracturent ces nappes cireuses ou salines, disséminant en ces latences une énergie éruptive.
Les Marées - sa.ï.gä.n disent mon obsession du ressac, ses vagues infinies laissant sur le sable empreintes de sel, dépôts de varech, brindilles, coquilles, mais aussi la précarité de nos traces, l’effacement & les migrations incertaines.
Ces travaux poreux à l’air, à l’humidité émanante, ne cessent de muter, le sel épuisant les surfaces, suintant, rongeant le carton bois et l’acier : lourdeur stagnantes des larmes de rouilles, épaisses & alluvionnaires.









