Les morts sont ce visage échappé à toute figuration.

Au ventre des Terres Noires, ils se font et se défont.

Ils espèrent, flottant dans l’entrelacs mouvant,

échappés et blêmes.

 

La Matrice atténue ce que l’espace d’une vie enclave.

Elle s’ouvre, brèche étroite ; elle aspire l’âme.

 

Le corps semble flotter, l’image d’un corps

où parfois s’accrochent les limbes.

​

*

    et Cela aspire

la petite pierre que tu portes, nue,

en ton coeur.

 

Il pleut ton ombre

au recoin de l’œil –

tu cherches encore le visage du père.

 

Echanger un regard contre

la paupière des morts –

C’est l’au-delà du cil, du naufrage, de

L’Habit.

​

*

tu courberas ce front

à Terre

embrasseras la Terre – baiser de

Bouche –

puis mangeras la Terre

​

sans attente.

​

​

extraits de mon recueil de poèmes Le Visage des Morts, 1997